À toi, mon fils, qui cherche sa place. Et au village que je construis pour toi.
- Dominique Bergiers
- 2 juin
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Dernière mise à jour : 3 juin

Mon fils, ta lumière est immense. Elle est puissante, vive, pleine d’élan. Elle touche les gens sans que tu t’en rendes compte. Et moi, je la vois, cette lumière. Tous les jours. Même quand toi tu ne la vois pas. Même quand tu doutes. Même quand tu veux juste appartenir. Je te vois, et je t’aime tout entier.
Je sais que parfois tu aimerais que je sois plus comme les autres parents. Que je me taise face à certaines situations. Que je ne complique pas les choses. Sache que, ce que je fais, ce n’est pas pour t’enfermer ou t’éloigner de ce à quoi tu aspires. C’est parce que je veux te protéger. Parce que je sais ce que le monde peut faire aux enfants comme toi. Parce que je veux te construire un endroit où tu peux être pleinement toi, sans te cacher, sans te forcer. Un endroit où tu peux être aimé sans condition.
Je sais ce que c’est, ce désir d’appartenir. De se fondre dans le décor pour se faire accepter. De vouloir être invité, inclus, célébré. Moi aussi, j’ai grandi comme ça. Dans des milieux où personne ne me ressemblait. Et je comprends que tu ressentes ça, que tu veuilles faire partie du groupe, que tu n’aies pas envie d’être différent . Je ne te juge pas. Je ne te reprocherai jamais ce besoin-là.
Mais aujourd’hui, en tant qu’adulte, je sais ce que ça coûte. Je sais le prix du silence, de l’adaptation forcée, de l’oubli de soi. Et je ne veux pas que tu paies ce prix-là. Je ne veux pas que tu sois obligé de gommer des parties de toi pour que les autres te laissent une place.
C’est pour ça que je construis ce village. Pas pour t’éloigner de ce que tu veux aujourd’hui. Pas pour décider à ta place. Mais pour qu’il existe quelque part un endroit où tu es toi, tout entier, tout simplement. Où tu peux souffler. Où tu n’as pas besoin de prouver que tu mérites d’être là. Où tu n’as pas besoin d’être le meilleur, le plus drôle, le plus gentil ou le plus fort pour avoir le droit d’exister.
Tu n’as rien à mériter. Tu es déjà assez. Juste en étant toi.
Tu n’as pas besoin de courir après la validation des autres. Tu n’as pas besoin de briller pour tout le monde. Et si certaines personnes ne te voient pas, ne t’accueillent pas, ce n’est pas ta faute. C’est leur manque à eux. Pas le tien.
Vas là où on te voit vraiment. Là où on t’accueille les bras ouverts. Là où on célèbre ta présence. Là où tu n’as pas à t’éteindre ou te conformer pour exister. Là où ta lumière devient encore plus belle, parce qu’on t’aime tel que tu es.
Ce village, ces personnes qui nous entourent toi et moi, elles ne sont pas là par hasard. Elles sont là par choix. Et leur sublime présence est un cadeau. Pas seulement un cadeau que je t’ai souhaité, mais un cadeau qu’elles nous font, à nous. Ces personnes, ce sont des bénédictions. Des gens comme ça sont rares. Ils sont beaux. Ils sont chaleureux, vrais, profondément humains. Leur amour est entier. Leur soutien est sincère.
Et ce genre de liens-là, mon cœur, ça se chérit. Ça s’entretient. Ça se reconnaît. Parce que construire un village comme celui-là, c’est précieux. Et c’est aussi ce que je veux te transmettre.
Enfin, sache que tu n’as pas à porter ce que moi je vis par rapport à qui je suis. Si parfois les gens ne m’acceptent pas, ou ne veulent pas de ce que je représente, ce n’est pas à toi de porter ça. Ce n’est pas ton rôle. Ce n’est pas ta faute. Ce n’est pas ton fardeau.
Mais sache que, justement, si je me bats, si je parle, si je construis, si je résiste, c’est parce que je veux que, ces blessures, toi tu n’aies jamais à les connaître.
Sache que je serai là. Toujours.
Même si un jour c’est moi qui t’ai causé du chagrin. Tu pourras toujours venir me le dire. On cherchera ensemble comment réparer.
Pardonne-moi si, à certains moments, tu as cru que tes besoins comptaient moins que mes convictions. Ce ne sera jamais le cas. Tes besoins, tes ressentis, tes désirs font partie de ton chemin et du mien. Je veux t’accompagner, pas te freiner. Te soutenir, pas te formater.
Tu auras toujours ta place auprès de moi. Tout entier. Avec tout ce que tu portes. Tes joies, tes douleurs, tes choix, tes questions… tes silences, même ceux que je ne comprends pas.
Tu es libre. Tu es aimé. Et tu n’as rien à prouver, à personne. Même pas à moi.
Je t’aime.
Maman
La tendresse de ce texte est palpable et le message est magnifique. Bravo pour cette belle déclaration d’amour.